Parité : encore un petit effort, Mme Schiappa
Le 20 novembre, Monsieur le député LREM, Pieyre-Alexandre Anglade, organisait un événement à Bruxelles dans le cadre du « Tour de France de l’égalité Femme/Homme » avec la secrétaire d’État, Marlène Schiappa. Le groupe d’action local de la France Insoumise y était.
À la suite de l’affaire Weinstein, la parole des femmes se libère. Le gouvernement réagit et se propose de renforcer la législation contre les violences et discriminations faites aux femmes. Des lois et des dispositifs, c'est bien. Des moyens pour les mettre en œuvre, c'est mieux.
Le gouvernement « se donne le temps pour mettre en place une loi citoyenne » et propose un système de pré-plainte en ligne. Bien. Encore faudra-t-il qu’il y ait quelqu’un à l’autre bout de la ligne. Les autorités publiques et le tissu d’ONG du secteur voient leurs moyens rabougrir. Même la question de la formation des professionnels du secteur (gendarmes, magistrats, avocats) est passée sous silence par la secrétaire d’État. Pourtant essentiel pour que plus un seul policier ne réponde par un sourire narquois à un dépôt de plainte.
Marlène Schiappa souligne qu’il faut lutter contre le harcèlement de rue et les violences conjugales pour que les femmes arrivent dans de « bonnes dispositions » au travail et puissent « aller négocier leur salaire » et « se mettre davantage en avant ». Ce n’est pas simplement une question d’« empowerment des femmes » mais aussi à la loi de lui assurer les conditions de l’égalité. Quand l’écart salarial moyen est de 26 % entre les femmes et les hommes, trêve de bavardage. Il est temps de passer à l’étape supérieure comme l’a fait l’Islande. Il faut étendre à toutes les entreprises l’obligation d’adopter un plan contre les inégalités de salaires et de carrière, avec obligation de résultat. Et, en cas de non-respect, supprimer les aides publiques et/ou augmenter les sanctions financières et pénales. Et enfin, se donner les moyens de ce respect du droit. Car le budget 2018 voté par la majorité réduit encore davantage le nombre d’inspecteurs du travail.
La femme arrivera d’autant plus dans de « bonnes dispositions » sur son lieu de travail si vie privée et vie professionnelle sont mieux conciliée. Mme Schiappa a la solution. Dans la start-up nation, il faut « former les femmes aux nouvelles technologies » pour développer des applications de recherche de crèche. Pour pouvoir les trouver, encore faut-il qu’il y en ait. Aujourd'hui, les parents ont une chance sur dix d'avoir une place en crèche. Et les besoins augmentent. Il faut créer un service public de la petite enfance et 500 000 places en crèche et modes de gardes adaptés au cours des 5 ans à venir.
Une des grandes causes de l’inégalité salariale et de pension, ce sont les temps partiels contraints. 82 % des temps partiels sont occupés par des femmes. Pas un mot de Mme Schiappa. Le social n’est décidément pas le point fort du gouvernement. Le CDI à temps complet doit être la règle, l’emploi statutaire la norme. Bref, l’inverse de ce gouvernement vient de mettre en œuvre par ordonnances.
L’Europe. On pouvait attendre mieux de la part d’un gouvernement qui aime habituellement tant copier ses partenaires européens. Mme Schiappa explique qu’on ne peut pas imiter le congé parental suédois à cause du « contexte culturel » différent. C’est aussi la loi qui a agi sur leur pratique culturelle au fil des années. Si le congé parental fonctionne bien chez eux, c’est parce qu’il est payé à hauteur de 80% du salaire et largement non transférable entre parents. En France, à la différence du congé maternité, le congé parental n’en est pas un. Le parent reçoit une « compensation ». De fait, comme en moyenne le salaire de l’homme est plus important, c’est la femme qui reste au foyer. Au niveau du droit européen, il en va de même. Ce sera la question de la rémunération qui sera clef dans la directive « Work-Life Balance » actuellement en négociation.
Bref, invitons le gouvernement à s’inspirer du livret de la France Insoumise sur l’égalité femmes-hommes : https://avenirencommun.fr/livret-de-legalite/
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Égalité femmes - hommes : abolir le patriarcat - JLM2017
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